Cristobal de Albornoz était un membre du clergé espagnol qui arriva au Pérou en 1567. Il est né en Castille aux environs des années 1520/1530.
Il s’était donné pour mission d’extirper l’idolâtrie des populations indigènes. Ses tâches auraient pu être tout autre mais ce choix n’était pas un hasard. En effet, en 1567 nous sommes en plein Taki Unquy (que vous pouvez également retrouver sous les noms de : Taqui Ongo, Taqui Ongoy, Taqui Onccoy, Taki Onqoy) dans une partie du nouveau monde. Ce mouvement de rébellion qui dura de 1564 à 1572 avait pour but de permettre aux indigènes de se tourner à nouveaux vers leurs anciens dieux, d’abandonner leur baptême et leur soumission au dieu des « blancs » avec pour finalité d’expulser les envahisseurs.
La croyance était que les huacas prenaient possession des corps des indigènes et leur faisait jouer de la musique, danser… (Taki Unquy signifiant « Maladie de la danse ») et rejeter le christianisme. De manière très concrètes les indiens se réunissaient et consommait massivement de la chicha et effectuaient leurs anciens rites. Le leader de ce mouvement était Juan Chocne qui essayait de diffuser ces idées à travers le Tahuantinsuyo mais qui trouvaient non seulement un frein dû logiquement aux espagnols mais également dû aux divisons existantes entre les différents groupes indigènes.
Albornoz lutta activement contre ce mouvement et empêcha la propagation du mouvement à tout le Pérou. Sa mission était plus vaste et ne se cantonnait pas seulement à ce mouvement. Il était très méticuleux et notait toutes ses actions, le résultat de ses enquêtes, les informations qu’il obtenait, listait les idoles qu’il détruisait, les fidèles clandestins…
Le très fameux Felipe Guamán Poma de Ayala aurait même été au service de Cristobal de Albronoz durant certaines de ses missions d’extirpation de l’idolâtrie. En effet, à la page 676 de son œuvre El primer nueva corónica y buen gobierno il mentionne Albornoz et le gratifie d’un dessin.
Sa probité est exemplaire. Malgré le sujet sur lequel il travaille, il ne va jamais garder d’idole en or ou autres bien précieux. Il ne va non plus jamais fermer les yeux sur les pratiques interdites en échanges de faveur et sera ferme et incorruptible.
Tout au long de sa mission, il va noter scrupuleusement un nombre important d’informations au sein d’un écrit intitulé : « La instrucción para descubrir todas las guacas del Pirú y sus camayos y haziendas ». Nous pourrons y découvrir une liste de lieux sacrés où des trésors sont enfouis, des gisements de minerais…
Il va notamment évoquer les Llanganatis, voici le passage en question :
«Provincia de angamarca tuytun cuchu – Llanganati, guaca principal de los indios munchas en la dicha provincia. Es un cerro nevado entre unas arboledas, junto al pueblo de Patadi. Tuguraua, guaca de toda la provincia, es un cerro nevado junto al pueblo Tambo de Molloampato. »
L’ouvrage a probablement été commandé par le Vice-Roi du Pérou. Albornoz précise également dans ce texte que celui-ci n’est pas son premier sur ce sujet.
Dans son livre « Chasseur de trésors – L’or des Incas », Philippe Esnos indique qu’en plus de cet écrit disponible à tous (voir source) il possède les archives personnelles d’Albornoz (P.297). C’est dans ces dernières qu’il trouva 20 feuillets au sujet de la tombe d’Atahualpa ainsi que de deux guacas aux environs du Cerro Hermoso et de quatre sanctuaire dans une autre partie des Llanganatis.
Sources :
https://www.persee.fr/doc/jsa_0037-9174_1967_num_56_1_2269 (Un inédit de Cristobal de Albornoz : La instrucción para descubrir todas las guacas del Pirú y sus camayos y haziendas)
Chasseur de trésors – L’or des Incas : Philippe Esnos, Alphée, 2008
https://es.wikipedia.org/wiki/Crist%C3%B3bal_de_Albornoz
https://es.wikipedia.org/wiki/Juan_Chocne
https://info.artisanat-bolivie.com/Le-Taqui-Oncoy-a330-sm24
https://es.wikipedia.org/wiki/Taki_Unquy
José de Mesa, Teresa Gisbert, Carlos D. Mesa Gisbert : HISTORIA DE BOLIVIA; 4ème édition, Editorial Gisbert, La Paz, 2001